ICN engagée en faveur des personnes en situation de handicap

Ecole à tradition humaniste, ICN met un point d’honneur à accueillir et à accompagner les étudiants en situation de handicap (aide à la réalisation de dossiers, accompagnement
personnalisé, utilisation de masques inclusifs pour ne citer que quelques exemples). Le caractère inclusif de l’école est déjà reconnu par une cotisation Agefiph nulle puisque ICN dépasse le seuil minimum de salariés handicapés. ICN met aussi un point d’honneur à accueillir les chiens d’assistance. Oriane CHEMLA, étudiante malentendante en
PGE1 à Paris, nous explique cette nécessité qui est la sienne d'être accompagnée jusqu'en salle de cours par son chien prénommé "Roy".


Quel est le rôle de votre chien au quotidien ? En quoi sa présence est-elle
indispensable pour vous ?

Oriane - Je suis sourde à 80% et la présence de Roy à mes côtés rend mon handicap plus visible. Sa présence est encore plus utile depuis le port du masque. Les gens enlèvent automatiquement leurs masques quand ils aperçoivent mon chien d’assistance. Roy me permet aussi de faire connaître mon handicap, les gens réalisant que ce ne sont pas que les personnes malvoyantes qui ont besoin d’un chien guide. Au quotidien, il m’aide à anticiper et prévenir mes crises de panique. Lorsque je me trouve dans un endroit bruyant, je me sens parfois rapidement submergée. Il me connaît, il sait lorsque j’ai besoin
de m’isoler. Il sait également lorsque je dois m’arrêter ou rentrer chez moi puisque je souffre de fatigue chronique. Roy m'aide à me sociabiliser davantage, mon handicap pouvant freiner les interactions sociales. Mon chien rend les gens naturellement plus à l’aise et me facilite
le contact avec autrui. A la maison au quotidien, Roy me réveille le matin, il me prévient lorsque l’on sonne à ma porte, lorsqu'on m'appelle au téléphone… A l’extérieur, il stoppe aux passages piéton, m'avertit lorsque quelqu'un souhaite me parler… Roy est plus qu’un
chien d’assistance, il m’offre de l’autonomie, de la sécurité, une ouverture sur le monde, un soutien psychologique et me permet de vivre mieux.


Depuis combien de temps votre chien vous accompagne-t-il ? Quelle a été la procédure pour l’avoir à vos côtés ?
Oriane - Roy est avec moi depuis 1 an. Mon médecin m’avait conseillé de prendre un chien d’assistance à la fin de la 3ème mais la procédure est extrêmement longue pour en obtenir un, autour de 4 ans d'attente ! Par ailleurs, je ne voulais pas que mon chien passe
3 ans avec quelqu’un d’autre que moi. Je voulais habituer mon chien à ma vie de manière générale et pas uniquement à mon handicap. Après une année de prépa difficile, j’ai contacté l’association Canhicap qui te permet de choisir ton chien suivant tes critères et de le former toi-même avec des éducateurs. Je ne tenais pas à avoir un labrador et me suis tournée vers le caniche royal, un chien hypoallergénique, médaille d'argent de l'intelligence chez les chiens. Après avoir écumé plusieurs élevages, j’ai trouvé Roy avec qui le travail de guidage a pu commencer. Aujourd’hui, c’est moi qui forme et éduque mon chien avec l’aide d’un moniteur, cela demande beaucoup de travail et de patience, bien sûr cela procure aussi
un plaisir immense.


Comment Roy s’est-il intégré à votre promotion et adapté à votre vie d’étudiante à ICN ?
Oriane - Je tiens à saluer l’accueil à ICN, absolument formidable. Roy est très énergique, il n'a que 13 mois et s'est très vite adapté aux locaux et à mes camarades. L'éducateur m’avait conseillé de ne l’amener sur le campus qu’une seule fois par semaine, mais maintenant qu'il est rôdé, je peux venir avec lui tous les jours !


Vous souhaitez sensibiliser autour du handicap, avec votre chien. Pouvez-vous nous parler de ce projet qui vous tient à cœur ?
Oriane - J'ai appris que certaines personnes à l'école avaient peur de Roy et cela m'a donné envie de mener un travail de sensibilisation. Il fallait que je puisse expliquer que Roy est un chien formé et qu’il ne prête attention qu'à son maître. Il ne fait vraiment pas attention aux autres personnes. Je souhaite que les gens ouvrent les yeux sur le handicap, que ce ne soit pas un sujet qui « dérange ». Porteuse d'un handicap, j’ai appris fort tard que les personnes malentendantes pouvaient avoir un chien d’assistance : mon histoire personnelle me conduit aussi à dire qu'il faut informer, sensibiliser.